Interview de Olivier d'Aaron avant Elle en scène
Posté le 01/06/2011
Aaron se produira en concert au Bikini le 15 juin prochain pour la soirée Elle en scène accompagné de Selah Sue en première partie; rencontre avec Olivier d'Aaron.
Ils sont deux, et parfois un seul ensemble. Souvent un son unique. Semblables dans leur attirance pour le danger de la création. Différents dans la manière de jouer avec ce vertige.
Sur leur nouvel album “Birds in the Storm”, tout est histoire de lumières, de climats, d’arrangements, d’une certaine obsession du soin de décor et de la mise en scène de chaque chanson. La spiritualité hante de bout en bout ce disque créé sous l’emprise d’un mysticisme profond et loin d’être folklorique.
Rencontre avec Olivier avant le passage d'Aaron au Bikini le 15 Juin.
Alors tout d'abord, pourrais-tu nous faire un rapide descriptif du groupe?
Alors Aaron c'est moi Olivier, musicien, et Simon qui lui est acteur à la base. On s'occupe tout les deux des compositions mais Simon est plus à l'aise pour les paroles. Sinon depuis l'été dernier on forme un groupe de 5 sur scène, Simon qui chante et joue, moi je m'occupe de la guitare et du piano, un batteur, une basse et une gratte en plus quoi, qui font parfois les choeurs.
Vous faîtes partie de deux milieux artistiques différents et pourtant la recette est bonne.
Nos domaines artistiques sont extrêmement liés, c'est-à-dire qu'un film sans musique, une musique sans image ne véhicule pas autant d'émotions qu'à l'inverse. Les deux pour moi sont intimement liés. Finalement il n'y a rien d'extraordinaire à notre rencontre en fait. Je crois qu'on explore ensemble les univers artistiques qui nous intéresse. C'est une façon de s'exprimer.
Comment s'établit le travail de composition entre vous?
Alors en fait il y a Simon qui arrive avec des textes ou une mélodie, et moi je trouve le reste. Ou alors ça peut-être totalement l'inverse tu vois. Parfois, on peut démarrer une rythmique qui va nous inspirer ou dès fois comme sur "Waiting for the Wind to Come" sur l'album ou par exemple là, au lieu que ce soit les instruments, puis la voix, on a enregistré la voix en premier. Donc il n'y a pas particulièrement de règles à suivre, on arrive pas, quand on va composer, à se dire "tiens, on va suivre cette méthode rock ou pas", on part jamais comme ça. On se parlera plus en terme d'images et d'émotions, de ce qu'on veut exprimer etc...
Vous vous produisez le 15 juin au Bikini pour la soirée Elle en Scène, connaissez-vous Toulouse et le Bikini?
Oui oui, bien sûr. Après je ne te dis pas que je connais bien la ville, mais on a déja eu le plaisir de venir jouer au Bikini et c'est cool d'y retourner quoi.
Y'a t-il eu un "avant" et un "après" votre succès qui se ressent dans votre dernier album selon vous?
Y'a pas vraiment eu d'avant et d'après. C'est dans la continuité. En tant qu'être humain on a évolué, vécu des choses différentes et on retrouve tous ces changements dans l'album. Le truc aussi c'est que depuis le premier album on a fait beaucoup de concerts, donc indirectement ça influence automatiquement la composition après. On utilise la voix ou les instruments différemment, ce qui nous permet de ne pas reproduire la même chose, et voila on est capable d'avancer par la suite.
On sent que chaque chanson fait partie ou raconte une histoire, un peu comme votre fameux titre "U-turn (Lilly)", on sent des mélodies porteuses d'émotions sujettes à une histoire particulière. N'y a t-il pas une part d'autobiographie dans vos chansons?
Oui oui puisque c'est Simon qui écritl retranscrit ce qu'il a vécu, ce qu'il a traversé. C'est assez intime. Mais finalement on s'y retrouve un peu tous, en tout cas moi oui dans ses paroles, peut-être différemment, mais les émotions qu'il crée se ressentent telles quelles sont.
Il s'est passé trois ans entre vos deux album. Avez-vous passez tout ce temps à la conception de cet opus ou vous aviez d'autres projets?
Non pas du tout, on a passé trois ans, pour le public, pour vous, et pour nous ça a été 3 ans sur la route. Cela prend du temps et on avait envie aussi de vivre des choses pour avoir des émotions à retransmettre dans nos compos. Il était hors de question de faire directement un autre album parce que voila, il faut quand même avoir des choses à dire et puis tu le sens quand t'es prêt pour un album. Ce n'est qu'à partir de septembre 2009 qu'on a commencé à bosser sur de futures compos.
A propos de votre dernier album quelles sont les références et influences pas forcément artistiques?
On ne s'attache pas vraiment aux influences musicales même si, de toute façon, ressort toujours quelque chose qu'on aime et qu'on a écouté. Mais on est plus inspiré par la vie en général, toutes ces choses qu'on traverse et qu'on raconte en musique et en parole. Je rejoins ce que je disais tout à l'heure, quand tu commences un album on se pose jamais la question de quel style ou quelle influence musicale on va privilégier. C'est plus des choses dont on a besoin de parler et voila après on travaille le bon instrument, la bonne mélodie afin d'essayer de raconter la même chose musicalement.
La pochette de votre album intrigue, on y voit un homme solitaire prêt à affronter le danger. Qu'avez-vous voulu traduire par cette image?
Ouais c'est un peu ça, on aime cette image assez puissante en fait. C'est quelqu'un qui va saisir comme ça un instant et deux secondes après la situation va être totalement différente. Donc c'est vraiment l'idée de capter un instant de poésie et c'est ça qu'on aimait bien. En fait, nous en musique on saisi des instants, donc c'est pour ça aussi qu'on fait les morceaux assez rapidement. Du coup il peut y avoir sur l'album des sons étranges par moment, mais c'est des sons qu'on a voulu garder parce qu'ils correspondaient exactement à ces moments-là.
Mais la saisie d'un instant est éphémère non?
Et non ça ne l'est plus puisqu'on le traduit en musique et en chanson. On saisit l'instant pour le figer en musique.
Et pourquoi utilisez-vous la langue de Shakespeare?
Parce que le père de Simon est américain, donc avec le temps il s'est forgé cette double langue. Ensuite, parce que ces chansons sont aussi des lettres ouvertes à des personnes anglo-saxonnes, c'est plutôt ça la vraie raison. Puis après, on ne se pose pas trop cette question là, c'est mieux en anglais quoi. On a fait aussi des morceaux en français qu'on adore autant mais je pense que ce qui nous convient le mieux c'est l'anglais. On n'essaie pas de se limiter à ça en tout cas, peut-être que sur un prochain album il y aura une nouvelle langue, on sait pas.. Donc voila c'est assez libre.
Et demain Aaron ils écouteront quoi?
Je ne sais pas qui aller voir demain. Je ne peux pas trop te dire ce qu'on écoutera avec Simon, ni quel style car ça va dépendre de nos émotions. Par contre, dernièrement j'ai vu Sufjan Stevens et je me suis pris une claque énorme ! Faut que tu vois les concerts sur internet si tu les a pas encore vu. Sinon je sais pas, ça va de Metronomy à Kid Cudi en passant par Leonard Cohen. C'est assez vaste en tout cas !
Elle en scène : Aaron + Selah Sue
Mercredi 15 juin à 20h au Bikini
Tarif : 25€
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