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 Interview & Review - CultureCie - 16.09.10

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.Charlotte
A Olivier et Simon comme Bodyguards
.Charlotte

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Interview & Review - CultureCie - 16.09.10 Empty
MessageSujet: Interview & Review - CultureCie - 16.09.10   Interview & Review - CultureCie - 16.09.10 EmptyJeu 16 Sep 2010 - 19:34

AaRON : « Seulement la liberté de créer » !

Le deuxième album tant espéré d’AaRON, « Birds in the Storm », arrive dans les bacs le 04 octobre, avec une tournée attendue. Rendez-vous était pris début septembre pour aller découvrir l’opus chez Cinq7 : un régal qui devrait encore déchaîner les ondes. Rencontre avec un duo de génie : Simon Buret et Olivier Coursier.
Propos recueillis par Anne-Laure Bovéron

Culturecie : Comment travaille-t-on sur un deuxième album quand le premier a connu un succès aussi fulgurant ?
Simon Buret : Par chance Olivier et moi avons une sorte d’inconscience qui nous permet de ne pas revenir sur ce qui a été accompli ! Cette aptitude nous protège certainement, et nous aide à avancer. Pour évacuer toute forme de pression nous nous étions dit que nous travaillerions sur un nouvel album quand nous aurions des choses à raconter. Le temps devait œuvrer, les mots et les notes devaient germer dans nos esprits. Ce que nous ne maitrisions pas en revanche, c’était le temps que cela prendrait : un an, deux ans… Il se trouve que ça a pris deux mois ! La rupture, la fin de la tournée, et donc la clôture d’un chapitre de notre aventure, m’ont été nécessaires.
Olivier Coursier : Après la tournée, nous avons tenté de bosser un morceau, et puis, comme ce n’était pas le bon moment, cela n’a rien donné. Nous avons repris plus tard, en septembre, en travaillant tous les deux chez moi, comme la première fois. Tout était alors naturel, tout coulait.

Aviez-vous besoin d’une ambiance particulière pour créer ?
Simon : Au début, j’avais un peu peur de notre entourage. Je voulais qu’Olivier me rejoigne aux Etats-Unis où je séjournais à ce moment-là pour écrire, pour nous retrouver tous les deux. Et puis, nous avons fait quelques tests chez Olivier, et je me suis rendu compte que nous pouvions recréer notre bulle n’importe où ! Entendre les dirigeants de notre maison de disque nous dire « faîtes ce que vous voulez, prenez le temps qu’il vous faut » a également été libérateur. Pas de cahier des charges, pas de pression ! Seulement la liberté de créer. Petit à petit, l’album est né dans un mélange de naturel et d’obsessions propres à ceux qui, un jour, s’ouvrent à la création.

Enregistrer cet album à la maison, comme le précédent, était donc nécessaire ?
Olivier : Enregistrer à la maison c’est pour nous la solution la plus directe, la plus simple. Nous n’avons aucun intermédiaire, nous pouvons immédiatement donner libre cours à nos envies. Si Simon a une idée, nous en parlons, nous la traduisons en musique et terminons le morceau dans le même mouvement. Nous ne faisons pas de répétitions, pas de maquettes, nous ne revenons pas sur un morceau. Ce procédé est difficilement conciliable avec l’enregistrement dans un studio professionnel.
Simon : Notre liberté c’est de n’être que tous les deux. Nous avons partagé quelque chose de très fort ces dernières années, nous nous comprenons très vite. Bien sûr, nous ne sommes pas fermés, mais au moment de la création nous savons comment nous parler, comment travailler. L’échange autour d’un titre avec d’autres personnes vient lors des concerts. Quand vient l’heure de la tournée, nous avons digéré nos chansons, et nous pouvons envisager d’autres sons, d’autres interprétations, des jeux de lumières pour donner une couleur nouvelle, sur scène, à l’album.

Avez-vous quelques idées concernant la scène justement ? Il y avait eu, par exemple, un concert avec un orchestre symphonique pour « Artificial animals Riding On Neverland ». Le public aura-il droit à d’autres surprises ?
Simon : Les envies et les idées ne manquent pas ! Nous sommes vraiment excités à l’idée de reprendre la route, de jouer les titres de « Birds in the Storm » sur scène. Désormais, nous ne sommes plus esclaves d’un seul album. Bien des possibilités s’ouvrent à nous, c’est jouissif ! Dans un premier temps, je pense que nous allons profiter de cette liberté avant d’envisager autre chose. Repartir en tournée est grisant et angoissant à la fois. Aujourd’hui, j’ai appris à vivre les concerts avec plus de sérénité. Le trac reste bien sûr. Mais à présent, je me dis que si je fais une petite erreur sur scène, ce n’est pas très grave.

« Birds in the Storm » est marqué par une véritable diversification musicale par rapport au premier album. Vouliez-vous explorer de nouveaux territoires ?
Olivier : Les envies sont les mêmes que dans le premier album, dans lequel nous souhaitions reproduire le plus fidèlement possible ce que nous avions tous deux en tête. Les influences musicales existent, certes, mais sont complètement digérées et inconscientes. Nous fonctionnons par tâtonnements, par expériences. Par exemple pour « Rise » face aux guitares aux sons clairs, le désir de casser ces sons s’est vite imposé. Simon a fait plusieurs voix successives, de plus en plus aigues, nous avions un clavier sous la main... voilà comment est né « Rise ». Nous avons simplement osé. Nous n’aimons pas être enfermés dans un style et dans la préparation de l’album, la question du style ne se posait même pas.
Simon : C’est vrai que nous avions de véritables envies d’expérimentations, de liberté aussi. En général, nous n’aimons pas les limites. Olivier et moi avons un côté « bidouilleurs » dont nous ne nous sommes pas privés, ni sur le premier, ni sur le deuxième album. Chercher de nouveaux sons, de nouveaux arrangements nous excite. Comme nous ne sommes pas un groupe de puristes, comme nous n’avons pas d’école à proprement parler, nous pouvons tout tenter. L’instinct est notre moteur. Les notes nous portent. En débutant un morceau, on ne savait jamais où on arriverait.

Vous diriez que la musique suit les paroles ou l’inverse ?
Olivier : En fait, il n’y a pas d’ordre. Simon peut arriver avec du texte ou les accords d’un refrain et moi avoir en tête la musique d’un couplet, peu importe.

Olivier, avez-vous enfin pris la plume sur cet album ?
Non, toujours pas. Simon le fait très bien !

L’anglais est encore de mise…
Simon : Oui, mais ce n’était pas calculé. Les premiers mots me sont venus en anglais. Logiquement et simplement, j’ai continué sur cette lancée sans me poser de questions.

« Artificial animals Riding On Neverland » était très autobiographique, c’est toujours le cas cette fois ?
Simon : Je ne sais pas chanter, évoquer quelque chose qui ne me traverse pas directement, même quand j’écris pour d’autres artistes d’ailleurs. Ma démarche est assez égoïste peut-être, car je ne pense pas au public en écrivant. Mon besoin de déposer sur le papier les sentiments et les pensées qui m’habitent, par les mots ou les dessins, me dépasse. Ça jaillit de moi sans préméditation. J’ai toujours écrit, mais la différence aujourd’hui, c’est que nos chansons sont des médias. Si ça touche les gens, je m’en réjouis. Nous allons vivre avec pendant plusieurs années, que l’album fonctionne ou pas, et il est plus facile de le défendre quand il vient du plus profond de soi.

« Birds in the Storm » sonne comme l’album des vertiges…
Simon : Le vertige, c’est être sur le fil en permanence, et il me semble que c’est l’état de chacun. Tout bascule d’un instant à l’autre.

Dans l’album précédent, il y avait un appel à l’imaginaire. Quel est le message de « Birds in the Storm », s’il y en a un ?
Simon : En fait, il n’y a pas vraiment de message ni de clés. En revanche, Olivier et moi, nous nous laissons des messages ou des rappels dans l’album. Ils peuvent en partie se résumer par « essaie de rester bien vivant », « être sur le fil n’est pas forcément désagréable », « reste à l’écoute », « ose prendre des risques »…

Ce nouvel opus dégage une force primaire, animale, où la nature est aussi très présente. L’être humain semble lutter avec ce qui l’entoure et ce qui l’habite, le clip de « Rise » souligne d’ailleurs cette sensation…
Simon : Je ne m’en suis pas du tout rendu compte au cours de la création. Mais c’est exact. Olivier et moi avons une obsession avec ce qui touche à l’organique. Nous adorons mixer les extrêmes froideurs d’une machine avec des éléments plus organiques, plus charnels. Nous parlons des ossements et de la chair qui les entoure. Quant à la nature, l’homme en fait partie, il est un élément d’un tout. Nous le savons tous, mais pourtant, nous avons du mal à l’intégrer réellement. Sinon, nous veillerions davantage les uns et les autres, sur la Terre. Je n’ai, cela dit, pas de solutions à proposer pour faire évoluer les choses ! J’observe l’être humain et je reste fasciné par ses dualités : il porte le pire et le meilleur. Comment peut-on être monstrueux et merveilleux à quelques secondes d’intervalle ? Parmi les beautés, il y a la musique. C’est un cadeau extraordinaire que chacun porte en soi. Le fait que tout le monde puisse chanter, possède l’organe pour le faire, est incroyable. Le chant soulève une énergie folle, presque palpable en concert. En un instant, ensemble, nous sommes sur la même longueur d’ondes, dans une connexion sans frontière, sans murs, sans limites. C’est absolument fou.

Pourquoi est-ce le titre « Birds in the Storm », à la fois fédérateur et singulier, qui a donné son nom à l’album ?
Simon : Il s’agit du morceau le plus extrême de l’album. Nous l’avons construit pour qu’il évoque la déconstruction, même si cela semble paradoxal, et les chemins de la vie. La sensation d’être sur le fil et d’exploser en plein vol correspond tout à fait à ce titre. Il est comme un sentier de montagne escarpé et abrupt. L’effort précède le saut de l’ange et l’élan nouveau après la chute. Nous nous sommes aussi amusés à intégrer dans ce titre de petits clins d’œil musicaux aux autres morceaux. En cela, « Birds in the Storm » symbolise une toile d’araignée dont les fils sont tissés, en partie, des neufs autres titres.

La pochette de l’album est incroyable. Elle aussi mélange l’humain, l’animal et les éléments...
Simon : Cette fois, nous souhaitions quelque chose de très différent de la précédente pochette. Cette photographie n’est pas un montage, elle est tirée d’un reportage de Jasper Juinen. Il a immortalisé un rituel d’une fête de village espagnol au cours de laquelle cavaliers et montures traversent les flammes pour repousser mauvais œil et maladies... La protection par le feu ! Métaphoriquement, symboliquement c’est sublime et riche d’interprétations. Graphiquement, l’image nous a saisis. Elle ressemble à un tableau et à sa façon elle englobe la totalité de l’album.

Votre actualité, c’est aussi le duo avec Zazie, « La place du vide » (téléchargeable légalement depuis le 13 septembre). Comment est née cette collaboration ?
Olivier : Zazie est venue à notre premier concert, ce qui nous avait surpris mais aussi beaucoup touchés. Elle nous a suivis et puis, à diverses occasions, nous avons eu l’occasion de nous revoir. Des liens sont nés. Un jour elle nous a appelés : elle nous proposait de travailler avec elle sur son nouvel album. Nous venions d’achever l’enregistrement du nôtre, nous avions du temps et le projet nous enchantait.

Simon : Zazie nous a laissé carte blanche ! Nous avons composé texte et musique, son équipe a seulement mixé le tout. Elle a même accepté toutes mes idées, dont celle d’une double voix. Elle a été disponible et à l’écoute, pas du tout castratrice ni prise de tête ! C’était un beau cadeau que cette collaboration, et plus encore, au final, que le titre fasse partie de son album.

Cela vous a-t-il donné envie de nouveaux duos ?
Olivier : Nous avons bien sûr des fantasmes de duos. Mais il faut une raison pour se prêter à cet exercice. Sur cet album, il n’y en avait pas. Mais plus tard, avec plaisir...

Simon : Feist, Marianne Faithfull, David Bowie, Lou Reed… Le jour où nous avons quelque chose de cohérent à proposer, nous le ferons !

A noter absolument…
AaROn – « Birds in the Storm »
Dans les bacs le 04 octobre 2010
Label : Cinq7
Premier single : « Rise » premier extrait du nouvel album.
En écoute sur : www.aaronwebsite.com & en téléchargement sur Itunes.
Le 14 décembre au Casino de Paris

Toutes les dates & les réservations sont sur Fnac Spectacles, partenaire de CultureCie & www.aaronwebsite.com

Source: CultureCie.com
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MessageSujet: Re: Interview & Review - CultureCie - 16.09.10   Interview & Review - CultureCie - 16.09.10 EmptyJeu 16 Sep 2010 - 19:54

toujours aussi intéressant et passionnant à lire les messieurs. Et contente d'apprendre, que c'est bien eux qui ont fait le texte et la musique de "La place du vide" et que Zazie n'a finalement "que" posée sa voix et non l'inverse.
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MessageSujet: Re: Interview & Review - CultureCie - 16.09.10   Interview & Review - CultureCie - 16.09.10 EmptySam 25 Sep 2010 - 13:38

Review de l'album:

AaRON revient avec « Birds in the Storm » : l’album des vertiges

Trois ans après le désormais classique «Artificial Animals Riding On Neverland», AaRON revient enfin sur le devant de la scène avec un très attendu 2ème opus. Ce fut long, mais Simon Buret et Olivier Coursier concoctaient, à leur rythme et au fil de leur sensibilité, un retour magistral. «Birds in the Storm», dans les bacs le 4 octobre, sonne comme l’album de tous les vertiges. Un bestiaire des émotions humaines, que seuls ces deux-là pouvaient inventer.
Par Anne-Laure Bovéron & Axelle Emden


Vendus à plus de 300 000 exemplaires, le premier album du duo d’inséparables avait envouté. Et pour cause : il y avait du génie, dans le son dans les mélodies dans les textes. Il y avait un tremblement de terre, le genre que peuvent provoquer Antony & the Jo, Cinematic Orchestra ou Satie. Les fines bouches sont donc tombées sous le charme, puis le grand public aussi grâce au titre « U-Turn », extrait de la bande originale de « Je vais bien ne t’en fais pas », le film de Philippe Lioret adapté du roman éponyme d’Olivier Adam. Si le morceau a connu une envolée grâce au visage de Mélanie Laurent, le premier album d’AaRON, « Artificial Animals Riding On Neverland » fut une immense révélation musicale.

Début octobre, « Birds in the Storm » sera enfin dévoilé. La pochette du CD annonce la couleur : un cavalier qui brave les flammes sur sa route, c’est déjà l’épreuve du feu. L’image peut-être d’une vie bardée d’obstacles, l’image des possibles surtout. Possibles chutes, brûlures certaines. Possibles instants aussi lumineux qu’intenses aussi. A l’image du destin : classique, improbable, surprenant. Monstrueux et sublime, selon les temps. Ou en même temps. Et non, AaRON ne rompt pas avec le fil rouge de l’album qui l’a révélé : c’est toujours sur ce fil tendu entre l’amour et la mort, entre la vie et la fin, que les deux musiciens jouent les équilibristes, trouvant au cœur des émotions les plus sombres des raisons d’en attendre de meilleures. Et ce qui est sûr, c’est qu’ils l’ont en eux, cet art des funambules.

« Dancing ‘till I fall between your lies »…
Entre ombres et lumières « Birds in the Storm » enchante. Trente-six minutes, dix morceaux, dix ambiances, un peu moins de piano qu’avant, un peu plus de rythmes et toujours la même couleur insaisissable, la leur. Qui bouleverse habite reste. Le tout pousse au vertige. Entendez : au meilleur, quelle que soit la nausée. N’est-ce pas précisément à partir de l’expérience du vertige, que la vie vaut la peine d’être vécue ? Après la solitude et la conscience, comprise auprès des fantômes et des vagabonds ? Ceux qui les connaissent bien le savent déjà, AaRON est doué de cet « art de la joie » qu’écrivait Goliarda Sapienza, de cette force existentielle qui habitait des Sartre des Kerouac des Kundera.

Mais cette fois les mélodies la chantent, la joie. Du moins parfois. A l’instar de « Ludlow », morceau inattendu qui ouvre l’album avec une pop joyeuse et cadencée, et à la fin duquel on pourrait trouver des réminiscences d’un Coldplay. Même chose pour « Seeds of Gold », le deuxième extrait de l’album : un tube en puissance à la pop réjouissante (dont le clip a été dévoilé sur le site du groupe le 09 septembre).

« Rise », premier single dévoilé la saison dernière, prend la relève des ombres avec sa lutte solitaire en cœur à corps, (dé)chantant la bête qui sommeille en chacun, ou l’incurable amour d’un poison qui ronge au rythme de ses mensonges réguliers... « Waiting for the Wind to come », véritable exutoire aux relents de blues, se répand quant à lui au plus profond de nos veines (« a quiver rushes in your blood… »). Puis le sang bout avec « Inner Streets ». Vient l’heure des ballades mélancoliques « Songs For Ever » et « Arm your Eyes », terriblement efficaces avec des arrangements minimalistes et une guitare sèche. A la chute impeccable de « Songs For Ever » succède l’intensité crescendo d’une musique enlaçant un filet de voix jusqu’à l’étouffer sur « Arm » : des vibrations qui n’ont rien à envier à celles d’un Antony.

Mais le coup de grâce n’est pas là où on l’attend. C’est « Birds in the Storm » qui nous cloue au sol. « Le morceau le plus extrême de l’album », reconnaissait le duo en interview. Déflagration planante qui ne cesse de gagner en puissance, telle une transe ou un orage auquel on n’échappera pas, fédérant l’ensemble des titres (notamment en reprenant certains accords d’autres morceaux) il vous plonge en pleine New Wave des 80’s, ou n’importe où : dans « la sensation d’être sur le fil et d’exploser en plein vol ».

Après la tempête, le calme et plus encore avec « The Lame souls » ou l’arc en ciel musical. C’est une ballade en solitaire, magnifique mouvement de l’intérieur vers l’extérieur, où l’œil lavé pose un regard neuf sur le monde qui l’entoure. Pas dupe pour un sou, l’âme mûre (dé)chante la beauté des imperfections : « You try to walk with pride but time is on your back No matter what you try, lights will turn into dark… ». « Thousand wars » conclut l’album dans un souffle, entre constat désolant et espoir d’un renouveau.

« Seulement la liberté de créer »
Incontestablement, le duo de magiciens a réussi son deuxième tour. Les expérimentations musicales d’Olivier Coursier fonctionnent à merveilles et la voix de Simon Buret a gagné en finesse autant qu’en profondeur. L’alchimie est toujours aussi percutante. En trois ans AaRON n’a rien perdu de sa capacité à nous pousser au bord du vide. A nous en faire éprouver les piqûres et les merveilles. Et la philosophie, elle, reste la même. AaRON, c’est toujours l’éloge des émotions. L’éloge de la colère s’il le faut et l’aveu des paradoxes, juste ce qu’il faut de rêves pour marcher debout, juste ce qu’il faut de lucidité pour avancer dehors, et tout ce qu’il faut de rage pour puiser dans l’énergie de vivre.

AaRON, c’est toujours des lettres habitées par une marche insaisissable qui nous fait avancer tout court, vers un ailleurs dont rien ne garantit l’existence, et peu importe au fond que cet ailleurs soit un rêve d’enfant un trip enneigé ou la vie d’après. Ce qui est à l’œuvre, dans les textes dans les rythmes dans cette minuscule dominée par des majuscules, c’est l’énergie constante et paradoxale qui nous fait avancer devant l’autre et reculer devant soi, faisant tourner la tête quand la vie saute le pas, faisant tourner en rond quand l’incurable gagne. Et si la lucidité est parfois cruelle, elle n’est qu’un rouage d’une dialectique pourtant bien décidée à aimer, donc à vivre. Ou à créer.

Car le fil, rouge, il tient en un mot – liberté. Le fil rouge, il est impulsé par le vertige : celui de la petitesse du genre humain et de la grandeur de ses rêves. C’est ce constat, pensé et ressenti, que soufflent ces 5 lettres ramassées ensemble, et perdues dans l’univers. Des lettres anonymes, des lettres explosives, des lettres qui pourraient ne rien vouloir dire, si on n’allait nulle part, si rien n’avait de sens. Et du sens, c’est ce qu’elles nous donnent, ces lettres étrangement typographiées, malgré l’absurde, malgré le rien et malgré tout. Dans leurs histoires d’amour y’a des histoires de sages, dans leurs histoires de fous y’a des histoires d’humains, et la lutte bien sûr, elle est permanente : contre soi contre l’autre contre un monde… que le meilleur gagne ? Que le libre gagne, pourrait-on plutôt retenir de ces oiseaux-là ! Le temps d’un album, avec eux, tout est possible.

Source: http://www.culturecie.com/fr/musique/pop-rock/album-concert/article/aaron-revient-avec-birds-in-the-storm-lalbum-des-vertiges.html
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MessageSujet: Re: Interview & Review - CultureCie - 16.09.10   Interview & Review - CultureCie - 16.09.10 EmptySam 25 Sep 2010 - 14:05

Bon, j'en peux plus. Je veux l'album.

bounce

Merci Charlotte!
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MessageSujet: Re: Interview & Review - CultureCie - 16.09.10   Interview & Review - CultureCie - 16.09.10 EmptySam 25 Sep 2010 - 18:07

Je suis dans le même état qu'Emmanuelle
Les derniers jours d'attente sont les plus longs ! Encore 8.. courage !
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MessageSujet: Re: Interview & Review - CultureCie - 16.09.10   Interview & Review - CultureCie - 16.09.10 Empty

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