AaRON, en mouvement permanentCe mardi soir, le duo AaRON présentera son nouvel album lors d'un concert exceptionnel au Metronum de Toulouse. Rencontre avec le groupe avant ce passage toulousain.
Des (nombreuses) certitudes qui courent au sujet d’AaRON, on n’en gardera qu’une : la complicité entre Simon Buret et Olivier Coursier est telle que ce groupe reste unique. Unique, entre autres, dans son refus de se répéter, dans son désamour des conventions. Fort d’un engouement national et d’une reconnaissance internationale amplement mérités (il a glané au Danemark un European Border Breaker Awards en 2009), le tandem a donc pris le parti de se réinventer. Il s’apprête ainsi à offrir en 2015 un troisième album sombre et véhément, d’où émerge une electropop drapée dans un clair-obscur saisissant.
En attendant de découvrir l'album en septembre prochain, le duo présentera quelques titres de cet opus à Toulouse dont le nouveau titre Blouson noir. L’occasion pour nous de rencontrer le duo et d’échanger autour d’un des événements de la rentrée.
Vous présentez les nouveaux titres d'un futur album, prévu à la rentrée. Dans quel état d 'esprit êtes vous ?
Assez excités par les premiers retours. Hâte de faire découvrir la suite.
Vous avez présenté plusieurs titres lors d'un concert au Printemps de Bourges. Dans une petite salle. Et sous le nom de Blouson Noir. Pourquoi le choix de ne divulguer votre réel nom au dernier moment ?
Les deux démarches sont liées. On voulait revenir à partir de la musique et de la base. C'est ça qui est excitant, pour nous. Revenir uniquement avec la musique et le concert qu'on voulait présenter, dans un premier temps pour les spectateurs les plus réactifs, et donc les plus motivés. La métaphore "blouson noir " est une symbolique utilisée pour présenter cet album. Le blouson noir est un manteau d'invisible , comme une matière enveloppante et intime posée sur les épaules de chacun. On aimait cette idée d'envelopper notre premier rendez-vous public par cette symbolique.
C'est une première pour vous de présenter ces titres dans une petite tournée comme celle là ?
On a refusé les propositions les plus évidentes de gros concerts, pour se concentrer sur de petites salles dans un premier temps. On voulait présenter cet album à notre premier public, celui qui l'attendait avec la même impatience que celle qu'on avait à le livrer.
Le poids d'AaRon est-il parfois trop pesant ? Le fait de vouloir repartir comme un nouveau groupe est-il un besoin ? Une envie ?
C'était une envie plus qu'un besoin. Reprendre les choses dans l'ordre. AaRON n'est pas pesant, c'est notre groupe, notre histoire, on l'aime et on continue de la construire avec ce troisième album.
D'ailleurs comment est née l'idée de reprendre à zéro ? Et, concrètement, comment cela se réalise dans votre production ?
Dans la production , on s'est poussé l'un l'autre pour travailler des matières sonores nouvelles . L'inconnu nous attire toujours autant ; c'est intéressant de chercher toujours comment être le plus proche de nos émotions, sans se baser sur des automatismes ou des acquis musicaux, mélodiques ou d'écriture. La seule constante c'est le mouvement , n'est ce pas ?
Quel regard portez-vous sur votre parcours jusque là ?
On a eu beaucoup de chance, beaucoup de petites bénédictions. C'était assez insensé et inattendu. On a vécu ces deux albums assez pleinement, en essayant de ne pas faire trop de concession avec ce qui nous définit.
Vous revenez sur le devant de la scène avec l'excellent Blouson Noir. Comment est né ce titre ? Pouvez vous m'en dire plus sur cette chanson ?
C'est une chanson née à New York, elle puise dans l' énergie lumineuse grasse , écrasante que porte cette ville .. Elle évoque ce Blouson Noir, qu'on tire sur soit pour se protéger. Le dernier rempart contre le monde lorsqu'on n'a plus la force de l'affronter. Comme dit précédemment c'est une cape d'invisible , un manteau de l'intime , propre a chacun .
La couleur musicale change forcément des précédents opus du groupe. comment est né ce renouveau ? Quelles ont été les influences ?
C'est un renouveau qui va avec ce que nous sommes aujourd'hui. Nous essayons de prendre des polaroÏds musicaux de nos vies . On pense composer des chansons qui ressemble à ce qui définit AaRON, avec peut être une production poussée plus loin.
Vous préparez un album pour la rentrée. Quelques mots sur ce dernier ? Qu'allons nous entendre d'Aaron ? une petite confidence sur cet opus malgré le mystère qui plane encore dessus ?
C'est dur de dévoiler tout si tôt, mais on peut déjà dire que ceux qui se retrouvaient dans les deux premiers albums ne seront pas déçus. Et puis ... il y a tout un nouveau monde qu'on s'est découvert dans cette création . C'est un album très particulier pour nous, il porte une sorte de renaissance .
Pour cet album, comme pour les premiers titres, comment s'est passé le processus créatif ? Y a-t-il eu une évolution dans la manière de construire les morceaux ?
On fait toujours tout à deux, à partir des idées de chacun. On construit progressivement l'ossature du morceau, on peaufine parfois pendant longtemps. Jusqu'à ce qu'on ait l'impression d'avoir trouvé l'équilibre juste. L'important est que la matière sonore illustre parfaitement le texte. Que chaque mots puisse être porté , soit par les silences autour, soit par son enveloppement musical .
Il y a eu une période d'absence de quatre ans, ce qui peut paraitre long pour les fans qui en demandent toujours plus. C'était un temps de création logique ? Ou il fallait vraiment faire une pause pour offrir quelque chose de nouveau ?
Ca s'est fait naturellement, on n'y a pas vraiment réfléchi. On a pris le temps de vivre, et quand l'envie de créer est arrivée, on s'est remis dans un processus de création. Il ne fallait ni particulièrement une pause, ni particulièrement un album qui arrive plus rapidement. Les obligations de ce genre empêchent de créer quelque chose de vrai, à notre avis.
On fait partie de ceux qui préfèrent se taire tant qu'on n'a rien a dire .
Un premier teaser est sorti avec John Malkovich. Comment s'est fait le choix de prendre cet immense acteur ?
Il nous fallait quelqu'un pour incarner cet album, quelqu'un qui représente pour nous le talent brut de l’interprétation. La surprise a été son enthousiasme immédiat... une très belle rencontre . Ca s'est fait très simplement. C'est une grande âme .
J’en parlais plus haut, c'est le retour sur scène. Quel est le retour du public jusque là ?
Pour l'instant assez fou. C'est toujours un petit peu inquiétant de proposer quelque chose après si longtemps. L'énergie renvoyée est un cadeau énorme . Même si l'on fait les choses d'abord pour soit, le but ultime est d'être compris et donc accompagné , partagé . On est heureux de retrouver dans les retours la force des émotions qu'on a mis dans ces titres.
La scène possède toujours ce petit truc en plus pour vous ? Qu'est ce qui a changé sur scène ?
C'est dur à dire, c'est le début de la tournée. Mais, on a adopté une scénographie assez originale dont on est assez fier. On vous laisse découvrir ce que ça donnera.
Enfin, on a une question rituelle : Que pensez-vous d'Aaron ?
C'est dur de penser quelque chose de soi-même. Qu'est-ce que vous en pensez, vous? We are only Artificial Animals Riding On Neverland, no matter what .
AaRON en concert
Mardi 26 mai à 20h au Metronum Toulouse
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